21 Juin 2020
Hier je terminais mon post en écrivant serai-je une Cyborg Woman ou un Ange anatomique ? Je vais vous expliquer ce à quoi ja pensais .
La première fois que j’ai découvert cette gravure « L’ange anatomique » c’était dans une exposition à la BNF à Paris, je l’ai revue beaucoup plus tard dans l’exposition CARAMBOLAGE au GRAND PALAIS en juillet 2016, et je n’allais pas être au bout de mes surprises.
Elle me fascinait, d’abord parce que c’était un ange et vous connaissez ma passion des anges qui porte sur l’iconographie, les religions, les mystères, les croyances, les représentations, etc... donc cette anatomie surprenante posait question, était-ce l’œuvre d’un artiste, était-ce une gravure, un dessin que je ne connaissait pas , et pour cause car le cartel indiquait :
Jacques Fabien Gautier d’Agoty, Femme vue de dos, disséquée de la nuque au sacrum, dite «l’Ange anatomique», 1745, Paris, Muséum national d'Histoire naturelle, bibliothèque centrale.
Donc la gravure ne provenait pas d’un Musée des Beaux-arts mais d’un Musée d’Histoire Naturelle où je vais asssez rarement sauf pour faire plaisir à Tristan !
J’ai donc appris dans le catalogue de l’exposition Carambolage que « Cette gravure faisait à l’origine partie d’un ouvrage, le Traité de myologie, comportant vingt planches réalisées par l’artiste, toutes représentant différentes parties de l’anatomie des muscles du corps humain. Si elles ne sont pas rigoureusement exactes du point de vue médical, elles n’en constituent pas moins une relative révolution technique, puisqu’elles sont réalisées à partir d’un procédé extrêmement novateur pour l’époque: la quadrichromie. Cette manière de colorer la gravure est par ailleurs encore utilisée aujourd’hui, avec l’emploi du cyan, du magenta et du jaune, auxquels on ajoute du noir »
Ce dos de femme a fasciné les surréalistes qui aiment se moquer d’une peinture qui leur semble académique, et qui pourtant traite de cette morbidité fascinante, que l’on retrouve dans le Boeuf écorché de Soutine. C’est André Breton qui surnomme l’oeuvre «l’Ange anatomique», lui trouvant à la fois une certaine beauté tout en ironisant sur la chair de la jeune femme, déployée comme deux ailes, et faisant ainsi penser à certaines compositions de la Renaissance. Si cette posture peut évoquer quelque torture, c’est bien le rapport à une forme particulière de nature morte que les surréalistes apprécient. Cette «beauté convulsive », telle qu’ils la nomment, sera plus particulièrement commentée par Prévert qui raconte sa rencontre avec l’oeuvre alors qu’il déambule sur les quais de Seine: «Oui, je voyais surtout une chose que l’imagier avait oubliée: le label cousu main sur la doublure pourpre du manteau de peau blanche, l’étiquette du grand couturier: “Création Dieu père et fils.” Et je riais. Je savais qu’il ne s’agissait pas de haute couture mais simplement de prêt-à-porter. Une jolie femme aux épaules nues ou plutôt dénudées avec la peau rabattue de chaque côté… Horreur et splendeur viscérale."
J’ai réécrit la notice du catalogue car elle était suffisamment éloquente.
Elle disait mais j'avais saigné du ventre avant qu'ils aient saigné du nez bien sûr, l'ange anatomique je ne savais pas comment ça marchait le corps, l'atelier à souffrir, la machine à plaisi...
http://www.escaich.org/pages/catalogue/chansons/elle-disait.html
Sur la musique de Thierry Escaich, une chanson de Jean GUIDONI à l’accordéon, sur l’Ange Anatomique .
Conférence du Quadrilatère : l'" Ange anatomique " de Jacques-Fabien Gautier-Dagoty
Le mardi 14 avril à partir de 18h15, dans le cadre des Conférences du Quadrilatère, co-organisées par la BnF et l'INHA, l'" Ange anatomique " de Jacques Fabien Gautier-Dagoty (1716-1785) vous s...
https://blog.bibliotheque.inha.fr/fr/posts/gautier-dagoty-inha.html
Pour votre culture.
Ils se sont amusés, amusez-vous aussi ! Emmenés par la bonne humeur de Stéphane Foenkinos, nos cinq participants se sont lancés dans une grande partie de Carambolages avec curiosité et créati...
https://www.grandpalais.fr/fr/article/carambolages-toute-lexpo
Si vous n’avez pas vu l’exposition CARAMBOLAGE.