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lovita/rtemisia

Le fil rouge de mes voyages réels ou imaginés et de ma vie de création, avec une ancienne rose rouge Lovita de Meilland, une rose belle et rebelle, comme moi, un travail artistique sur la mémoire, un hommage . Photographie et dessins quotidiens, haïkus. LovitARTémisia , les mots Love it Art et Artémisia, une femme artiste à la Renaissance. Toute reproduction ou représentation d'une oeuvre de Cécile Carpena doit être accompagnée des mentions suivantes : © Adagp, Paris, 2020 ADAGP Cécile Carpena.

De Joseph Beuys à Volkswagen. Chroniques de San Francisco

De Joseph Beuys à  Volkswagen. Chroniques de San Francisco
De Joseph Beuys à  Volkswagen. Chroniques de San Francisco

Aujourd’hui je vais encore vous amener à SAN FRANCISCO, pour cette fin de semaine et ma dernière séance d’UV en cabine avant le we,  j’ai retrouvé un des plus beau souvenir que je garde de ce séjour.

 

Bon, j’avais quand même trouvé une idée géniale sur Internet par hasard, c’était une visite presque privée de SAN FRANCISCO dans un combi Volkswagen mythique, ce qui est l’équivalent de visiter Paris en 2 CV. Et pour moi c’était l’évocation de milliers de souvenirs, puisqu’avec mon deuxième amour nous avons vécu 40 ans avec  pour seul véhicule un combi VW que nous avions aménagé sommairement avec des caisses, un lit, une bassine et un réchaud à gaz mais luxe suprême des toilettes chimiques. Nous avons sillonné la France de la Bretagne à la Côte d’Azur , l’Europe de Rome à Amsterdam et plus haut, pour participer à des expositions, festivals, événements artistiques, faire des installations dans les paysages avec des lames de verre - travail artistique de Guy un  peu différent  du Land Art, nous sommes  allés plusieurs fois à la Biennale de Venise, à la Documenta de Kassel, à l’ouverture de Musées en Allemagne, à des vernissages, des symposiums.

Nous pouvions dormir partout dans les villes car l’engin peut encombrant et entièrement tollé passait inaperçu ou presque, un matin nous nous sommes réveillés à 4 h du matin à Bruges au beau milieu d’un marché qui s’etait installé sur un immense parking pendant la nuit et nous avons été évacués par la police, ce fut compliqué.

À la Documenta de Kassel, nous avions trouvé une belle place près de l’Opéra , et le matin nous allions discrètement faire notre toilette dans les toilettes très chics et en marbre blanc du lieu. Cette année, en 1982, là nous aussi  été réveillés  aussi vers 4 heure du matin , nous sommes sortis et nous avons assisté à un événement artistique historique qui a  été effacé de l’histoire de l’art contemporain et dont nous avons été les seuls témoins. Joseph Beuys , le plus grand artiste allemand contemporain, avait entreposé près du lieu où nous dormions des tonnes de bornes de basaltes pour une performance qu’il devait  réaliser pendant la Documenta, planter 7000 chênes auprès de chaque borne. En pleine nuit des étudiant facétieux avaient déversé des tonnes de peinture rose sur les blocs de basalte, Joseph Beuys prévenu, était arrivé en pleine nuit avec du personnel et de nombreux Karchers pour enlever ça au plus vite, imaginez c’était la vedette, un artiste de renommé internationale, qui était ici près de nous très en colère, vexé, humilié par cet happening dont il se serait bien passé. Guy, qui l’avait rencontré une fois à Paris est allé aussitôt vers lui, Guy c’était l'artiste des rencontres improbables qu’il appelait Géographie Amoureuse, des mises en relation des uns avec les autres. Joseph Beuys était vraiment furieux de cet incident, il ne voulait pas que je prenne des photos et semblait embêté qu’il y ait des témoins. Il nous parla quand même et se calma un peu, nous étions avec notre ami artiste australien Arthur Wicks, qui dormait avec nous dans le camion, et en allemand et anglais ils purent communiquer, j’en profitais pour prendre plein de photos. A notre retour à Paris G. a montré ces diapositives à un critique d’art véreux d’une revue d’art contemporain qui les lui a empruntées, et à l’époque c’étaient des tirages uniques et il n’y avait pas de sauvegarde. Mais Guy Lozac’h n’a jamais su négocier son travail, ni tirer partie de ses rencontres, c’était un artiste qui incarnait l’art à lui tout seul, conceptuel, minimaliste, et même au delà, le commerce de l’art ne l’intéressait pas ce qui l’intéressait c’était la rencontre le partage. Bien sûr on n’a jamais revu ces photos dont j’étais quand même le photographe.

 

Je m’éloigne un peu de mon sujet mais cette anecdote de Kassel m’est revenue et je devais la raconter si je me mets à écrire mon autobiographie.

Mais je ne m’éloigne pas beaucoup quand même parce que dans les jeux des coïncidences si chères à Guy Lozac’h, la Géographie Amoureuse et  qu’il aimait entretenir avec son ami Raymond Hains, ils auraient bien aimé celle-ci :

Joseph Beuys est le plus grand artiste allemand et Volkswagen est la plus grande marque de voiture allemande devenue voiture mythique des hippies aux USA.

 

Donc réserver cette visite de SF était un acte de mémoire.

 

 

Présentant  mon idée de balade,  Tristan me dit  : Mais maman on  va être ridicule dans ce camion à fleurs, style hippie Flowers Power, et on va crever de chaud au mois d’août dans cette caisse. Il oubliait qu’il avait certainement été conçu dans cette caisse mais qu’il avait fait aussi des kilomètres blotti dans son lit placé tout entier derrière les fauteuils avant. Mais avec Tristan nous négocions toujours pendant nos voyages donc c’était VW / ALCATRAZ, Musée d’art Moderne / Musée d’histoire naturelle, 10 galeries d’art/ Musée de  l’Aviation. Au final on est quand même contents car on s’intéresse à tout et Tristan que je traine dans les Musées depuis qu’il est bébé, est incollable sur les œuvres,  quelquefois il a envie de voir d’autres choses.

 

Ce fut vraiment un souvenir mémorable, j’ai retrouvé le commentaire que j’avais mis sur TripAdvisor, donc je n’en écrirai pas plus, je ne me rappelais plus que le chauffeur m’avait fait chanter la Maison  bleue, et notre quart d’heure de gloire en descendant la Lombard Street, cette photo doit etre dans des centaines d’ordinateurs à travers le monde, et je ne l’ai même pas. Imaginez le combi VW rose fuschia descendant la rue bordée du vert de la végétation, c’est le contraste maximum de couleurs complémentaires. Heureusement le combi n’était plus fleuri mais repeint en rose avec de grands cils noirs autour des phares.

 

 

« Très belle promenade dans le San Francisco inaccessible aux bus de touristes, dans ce combi VW mythique qui me rappelait ma jeunesse, nous avons même descendu la fameuse Lombard Street dans Russian Hill , avec ses virages en épingle à cheveux , et au bas de la rue des hordes de piétons nous photographiaient dans notre beau combi Painted Ladies, rose vif. Le seul regret c’est de ne pas parler couramment la langue , car notre guide fort sympathique parlait un peu vite racontait plein d’anecdotes et on avait du mal à suivre ses explications, les autres passagers étant américains . Mais comme j’étais française , il m’a fait chanter «  c’est une maison bleue » en passant devant la maison évoquée par Maxime Leforestier. On a visité ainsi tous les quartiers incontournables. » cecile c.

 

il est Huit heure mon café arrive, je poste.

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